Héritages de la Suisse coloniale : le commerce des esclaves, derrière la fortune de la grande famille de Pourtalès à Neuchâtel
JP Kalonji. 2021
Illustration publiée dans une série d’articles du journal Le Temps sur le passé colonial de la Suisse.
Technique mixte
Prêt de l’artiste
©JP Kalonji
Dès le 17e siècle, un marché mondial pour de nouveaux produits reliant Asie, Europe, Afrique et Amériques prend naissance. Parmi eux, les toiles de coton en provenance d’Inde, dites « indiennes », connaissent un succès remarquable au 18e siècle et sont à l’origine d’une industrie d’imitation en Europe. Troisième pôle cotonnier après l’Angleterre et la France, la Suisse se situe au carrefour des grandes affaires de ce temps, ses réseaux commerciaux et financiers – l’internationale huguenote – contrôlant aussi bien les sources d’approvisionnement que les marchés de vente européens, antillais et africains. Les indiennes ne sont alors pas seulement des objets du quotidien, pièces d’habillement ou de décoration d’intérieur en Europe, mais constituent de plus la principale monnaie d’échange contre des personnes esclavagisées sur les côtes africaines. Engagées dans les lucratifs circuits du commerce mondial des indiennes, plusieurs grandes firmes de Genève, Neuchâtel et Bâle recueillent également les profits de la traite atlantique, à son apogée vers la fin du 18e siècle.
B. Veyrassat